Je cris toute la journée, je m'énerve, m'impatiente, et je finis la journée sur les rotules, en larme et avec un gros sentiments de culpabilité.
Je faisais le constat cette après midi, Il est bien difficile aujourd'hui d'être une bonne mère! Avec cette éducation bienveillante, on se culpabilise de tout, en tout cas pour ma part! Je suis toujours en train de me faire des reproches et de ne jamais être satisfaite de ma façon d'éduquer mon fils. Avant quand un enfant n'obéissait pas aux règles, il était puni, voir tapé. Il fallait que ça file droit. Je ne suis pas pour cette éducation trop autoritaire à mon goût. Sauf qu'aujourd'hui on est tombé dans l’extrême inverse! Il faut discuter avec bienveillance, essayer de comprendre, et de faire comprendre à l'enfant. C'est bien gentil tous ces conseils, mais quand ton enfant hurle toute la journée, et que tu as beau essayer de comprendre, d'expliquer (de supplier même) et que ça ne marche pas, tu fais quoi?
J'ai opté pour le mettre dans sa chambre en lui expliquant qu'il avait le droit d'être en colère mais qu'il devait exprimer sa colère dans sa chambre. Est ce le bon choix? Je ne suis pas sure! D'une part parce que les crises n'ont pas l'air de diminuer, et que d'autre part je me culpabilise de ne pas l'aider à gérer ce sentiment de frustration et de colère. Je me dis que peut être plus tard, dans sa vie d'adulte, il ne saura pas gérer sa frustration. Mais si je lui dis de ne pas crier, je ne lui permets pas d'exprimer ses sentiments et il sera peut être introverti plus tard... Vous voyez ce que je veux dire?
Aujourd'hui je trouve qu' éduquer son enfant est un poids encore plus lourd qu'avant, parce qu'on nous explique que tout ce que l'on fait à l'enfant se répercute sur sa vie d'adulte! Je me demande si je suis réellement à la hauteur. Je doute de moi...
J'ai toujours été au contact d'enfants. Depuis mes douze ans, j'ai gardé des enfants plus ou moins difficiles. Certains venaient de foyer, d'autres avaient des parents compliqués (maltraitance). Les cas difficiles étaient mes préférés parce qu'il fallait gagner leur confiance et leur redonner confiance. Il y avait un vrai travail. Je ne me suis jamais posée de questions sur mon travail "d'éducation" auprès de ces enfants. J'étais sûr de moi. J'étais bienveillante mais ferme. Je ne me disais pas, si je le punis quelles conséquences il va y avoir au niveau de sa vie d'adulte. Je leur donnais ma confiance et j'avais la leur. Il y avait des règles à respecter, et s'ils les transgressaient, il y avaient forcément des conséquences. Ça me paraissait tellement simple et logique.
Avec Lucas, à force de lire tout ces livres sur l'éducation bienveillante, je suis tout le temps en train de me remettre en question, de douter et de me culpabiliser! Comment être une bonne mère dans ces conditions? Est ce qu'on peut être une bonne mère aujourd'hui?
J'ai beau essayer d'être la plus bienveillante possible, il y a des moments où je crie, et le livre de Rafi Kojayan et Sandrine Catalan-Massé "Éduquer sans crier" m'arrive en pleine figure avec tout son pouvoir culpabilisant...
Je punis, et j'entends les bien-pensants qui diront que c'est humiliant pour l'enfant...
Je donne une tape sur la main, et je vois tous les regards se tourner vers moi comme si je battais mon fils....
C'est vraiment dure d'éduquer aujourd'hui.
Je n'ai malheureusement pas de solutions à vous donner sinon je ne serais pas tous les soirs avec ces éternelles questions, ce goût amer de culpabilité, et ses larmes au bord des yeux parce qu'encore une fois je n'ai pas été à la hauteur...
Tout ce que je peux vous dire c'est que tous les matins je me réveille avec l'envie de passer une bonne journée avec mon fils, et de réussir à être cette maman bienveillante qui arrive à discuter, à comprendre et à rassurer. Qui ne hurle plus parce qu'elle est complètement démunie, ne sachant plus comment agir.Un jour peut être je saurai être une bonne mère!