lundi 29 août 2016

Mon allaitement, entre amour et haine

Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu une opinion positive de l'allaitement. Je voyais en cet acte un acte d'amour, de partage. Je trouvais ça tout simplement beau.

Quand Lucas est né, je savais que je l'allaiterais. Par contre ce que j'ignorais c'est les difficultés que j'allais rencontrer! Je pensais que l'allaitement était un acte simple et naturel. Pendant ma grossesse je me suis posée des questions comme tout le monde, je me demandais si j'aurais assez de lait, si j'allais pouvoir allaiter, mais j'étais très loin d'imaginer ce que j'allais vivre. 

J'ai allaité Lucas pendant 16 mois, et pendant ces 16 mois j'ai voulu arrêter un milliard de fois, verser des millions de larmes, et souri des milliards de fois! J'ai aimé mon allaitement autant que je l'ai détesté, et pourtant depuis ce mois de juillet où Lucas s'est sevré, ça me manque comme je ne l'aurais pas imaginé, quoi que....

Il faut savoir que niveau allaitement on est très mal conseillé, on en entend de tous les côtés, par des professionnels qui ne sont pas forcément formés, et bien que l'on pense que cet acte coule de source, on se retrouve vite perdue!

J'ai accouché par césarienne, du coup Lucas n'a pas eu droit à la tête de bienvenue. Je n'ai pu le voir que 2h30 après sa naissance. Au moment de le mettre au sein pour la première fois, j'étais avec une sage femme qui ne m'a pas mise à l'aise! Elle me prenait le sein en me répétant tout le temps que mes tétons n'était pas assez sortis et que du coup ça allait être difficile, qu'il me faudrait des bouts de seins. Je me sentais nulle et pas à la hauteur. Le mélange de tout ça, ajouté à la fatigue et à la douleur ont fait que les premières tétées se sont mal passées. J'ai eu des crevasses dès le départ, parce qu'il prenait mal le sein et que je le positionnais mal. Dès le lendemain mon mari m'a apporté des bouts de sein et effectivement les tétées se sont mieux passées.


Au bout de trois jours, on m'a dit que Lucas ne reprenait pas de poids. L'équipe accusait mon lait de ne pas être assez nourrissant, et on m'a même dit que je ne devais pas en avoir assez et qu'il faudrait compléter avec des biberons de lait. J'ai refusé! Ouh la mauvaise mère! Comme j'ai refusé on m'a demandé de tirer mon lait pour contrôler que j'avais une quantité suffisante. Ce que j'ai fait, ils ont été étonné de voir tout ce que j'avais tiré. Ça m'a permis de me rassurer sur ma capacité à nourrir mon fils, ma confiance en moi avait pris un sacré coup avec toutes leurs conneries!

Bref au bout de cinq jours, Lucas ayant repris un peu de poids, j'ai pu sortir sous couvert qu'une sage femme vienne contrôler tous les jours que Lucas grossissait bien. J'avais tellement hâte de sortir que j'ai accepté.
Une fois rentrée j'ai commencé à me promener sur le site de la league leche, c'est une mine d'informations et je vous le recommande à 1000% si vous avez des questions sur votre allaitement. J'ai découvert que les bouts de seins n'étaient pas l'idéal et que le rythme des tétées données à la clinique sont des bêtises. J'ai donc repris mon allaitement en main, et mis mon fils  directement au sein et à la demande. J'avais enfin du plaisir à allaiter!



Malheureusement ça n'a pas duré. Lucas bougeait beaucoup. C'était un bébé très tonique, et les tétées un vrai sport. Il fallait trouver une position où j'arrivais à le caler (bloquer) pour qu'il bouge le moins possible. En plus j'avais un réflexe d'éjection fort, ce qui faisait que souvent il s'énervait au sein. Conclusion, c'était toujours des cris et de l’énervement pour lui, des pleurs et de la douleur pour moi. Je me sentais nulle, incompétente, mauvaise mère, c'était très difficile à vivre. Mon mari n'arrêtait pas de me rassurer, de me dire que si je voulais je pouvais arrêter, que je n'étais pas une mauvaise mère pour autant, mais pour moi arrêter était vraiment un échec et je ne voulais pas de cet échec! Je voulais le meilleur pour mon fils, et le meilleur pour moi c'était mon lait. J'ai donc continué entre moments de bonheur absolu (rares mais intenses) et périodes de grosse détresse.

Puis sont venues les grèves de tétées où je me suis sentie rejetée. Ce sont des moments très dures à vivre parce que je ne comprenais pas, j'étais stressée, impuissante, mais en même temps il ne fallait pas mettre la pression à Lucas . Être disponible et proposer régulièrement sans lui montrer mon inquiétude. Plus facile à dire qu'à faire. Chez nous, les bains et les séances de peau à peau ont toujours eu raison de ces grèves à plus ou moins long terme. Merci la league leche pour les conseils!



Au milieu de ces périodes difficiles, il y avait des moments merveilleux. Les meilleurs étaient ceux de la nuit. Il était tellement calme, c'était tellement doux, c'était nos moments à nous, où nos deux cœurs battaient à l'unisson et plus rien ne comptait. Ce sont les moments qui me manquent le plus...

Au départ je m'étais dit que j'allaiterais 6 mois, puis à 6 mois j'ai dit 1 ans, et à 1 ans j'ai dit il s'arrêtera seul.... Comme quoi malgré toutes les difficultés rencontrées, j'y tenais à mon allaitement. Finalement à 16 mois il s'est sevré seul, il tétait de moins en moins, et un jours il a refusé... Je ne l'ai pas forcé, je lui ai proposé plusieurs soirs d'affilés mais il n'en voulait plus. Mon bébé avait grandit, une page se tournait. Je ne garde que les meilleurs souvenirs et je suis fière de nous, parce que malgré nos difficultés nous avons réussi à vivre 16 mois d'allaitement! C'était un beau travail d'équipe. Une parenthèse de ma vie que je garderai au plus profond de moi avec beaucoup d"amour. Ecrire cet article et ressortir ces photos me font comprendre combien j'ai aimé allaiter mon loulou et combien ces moments étaient merveilleux! 

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